Le travail de la thèse de Noelline Tsafack s’est principalement déroulé dans le département de l’Alibori, près du village d’Angaradébou (11°29’N - 3°20’E). La noctuelle Helicoverpa armigera est un ravageur qui sévit également en saison sèche dans les grands périmètres maraîchers à une centaine de kilomètres plus au nord, dans la région de Malanville en bordure du fleuve Niger et sur tomate durant la saison des pluies à une trentaine de kilomètres au sud dans la zone de Donwari.

Afin d’analyser l’influence des pratiques agricoles et de l’organisation du paysage sur l’abondance et l’origine trophique de la noctuelle,  en plus des observations entomologiques classiques au champ et des piégeages lumineux, l’étude s’est appuyée sur différents d’outils de typage des origines d’individus capturés avec des approches d’analyses spatiales développées en écologie du paysage et de plus en plus utilisées dans la lutte biologique par conservation des habitats. A partir de la cartographie des principaux peuplements de plantes reconnues comme hôtes potentiels, leur contribution à la constitution des générations successives du ravageur a été analysée à l'aide de techniques isotopiques (carbone pour discriminer les plantes en C3 de celles en C4) et de traceurs biochimiques : gossypol du cotonnier, glyco-alcaloïdes telle que tomatine des solanacées.